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2022 l'année des Sensations végétales!

Pour fêter son jubilé des 40 ans, Point Vert a le bonheur et le privilège de vous présenter le travail de Nina Luca une jeune photographe basée à Berne qui va nous présenter tout au long de l’année vingt images originales sur le thème des « Sensations végétales ».

Une plante – une sensation – une promesse : une image pour l’exprimer.

Sensation n°1 – l’Heuchera, une promesse d’explosion

Le mot de Nina

« Pour cette première Sensation végétale, j’ai cherché à montrer la complexité et la finesse de cette plante - qu’on appelle aussi « le désespoir du peintre » tant elle est riche et complexe – qui est comme une explosion subtile de teintes et de textures. J'ai créé un grand Heuchera, une composition à partir de quatre plantes différentes. J'ai donc commencé à couper les feuilles et j'ai placé les grandes dans les coins et les petites au centre. Puis j’ai travaillé l’image pour exprimer la « promesse d’explosion" car l’Heuchera va maintenant fleurir en une foison de fleurettes minuscules. L'arrangement des feuilles a pris environ 90 minutes. Mais c'était une sorte de méditation. »

Nina Luca
Photographe

Heuchera est une plante de la famille des Saxifragaceae. Ce genre comprend une cinquantaine d'espèces.

sensation 1 point vert

Sensation n°2 – Sauge Mon ange, mon démon

Son nom est déjà une sorte de diplôme d'efficacité puisque salvia vient du latin salvare qui signifie « sauver », « guérir » ; c'est une des plantes sacrées des anciens.

À l'époque des grandes épidémies en Europe, la sauge était l'un des composants du célèbre « vinaigre des quatre voleurs » réputé protéger contre les maladies. Elle est, encore de nos jours, souvent associée à d'autres plantes pour la préparation de divers remèdes.

La sauge réclame peu de soin et d'entretien lorsqu'elle est bien installée. Cette plante tolère bien le soleil, mais devra être arrosée en cas de fortes chaleurs. Pour la culture en pot, n'attendez pas que le sol soit totalement sec pour arroser mais sans excès.

sensation 2 point vert

Sensation n°3 - Begonia Rex

Ses nervures irriguantes
La présence de Rex ne laisse jamais indifférent, seul dans un coin de la maison son feuillage étonnant rompt la monotonie des habituelles plantes vertes. Il saura vous ravir des couleurs argentées, pourpres et moirées de ses larges feuilles très décoratives. Begonia Rex est une plante d’intérieur incontournable.
Le Begonia rex demande un emplacement lumineux mais doit être tenu à l'écart des rayons directs du soleil. La réussite de sa culture dépend pour beaucoup de son arrosage qui ne devrait jamais être trop copieux.

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Sensation n°4 : Bulbes

La vie, dans le creux de ta main

Le bulbe est comme un escargot qui voyage avec sa maison. Il porte la nourriture nécessaire et il sort quand les beaux jours arrivent.

Plantez-les au printemps ou en automne suivant les fleurs que vous désirez avoir, il faut les planter à une profondeur correspondant à plus de 3 fois leur diamètre.

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Sensation n°5 - Cerisier

Pulpeuse et romantique

Cerisier… de tes mille fleurs tu annonces le printemps. Splendeur de ton travail, ta cerise charnue et pulpeuse régale les gourmands à l’ombre de ta parure verdoyante.

Si vous ne deviez planter qu’un seul arbre fruitier dans votre jardin, choisissez le cerisier.Il combine toutes les qualités : des fruits savoureux, une floraison printanière spectaculaire, de splendides coloris d'automne et un port majestueux qui offre un délicieux ombrage.

Sensation n°6 - Cactus

Qui s'y frotte s'y pique

N’y a-t-il pas de plus belle preuve de courage et de survie que la force du cactus ? Économe, il garde ses réserves pour passer les temps difficiles. Il se bat pour protéger son dû muni d’une armure qui découragerait les plus téméraires. Symbole de chaleur et d’amour inconditionnel et durable, le cactus incarne aussi la force et la protection.

Les cactus sont peu exigeants et faciles d’entretien. Ces belles plantes épineuses se sentent particulièrement bien à un endroit lumineux et chaud sur le rebord d’une fenêtre par exemple.

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Sensation n°7 – Ilex Crenata Bonzaï

Geisha des jardins

Plante d’extérieur indigène façonnée à l’image d’un paysage de verdure et de rivières aux mille rainures. Et il tombe pour recouvrir un rocher ou un bassin. Le Bonzaï dit impérial peut mesurer jusque à 203cm.

Dans nos jardins il trône comme une œuvre d’art, il est le témoin de plusieurs décennies de nobles samouraïs ou simples passionnés amoureux de l’art et de la nature.

On dit qu’un Bonzaï se transmet de grand-père en petit-fils.

Pour les Bonzaï en pot : Arrosez-les en pluie fine, apportez-leur de l'engrais organique. Ajustez les apports d'eau et d'engrais selon la saison et les stades de développement.

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Sensation n°8 – Hortensia annabelle

Déesse hermaphrodite

Christophe Colomb les a peut-être vu en premier ! Et maintenant ces derniers sont partout. Sur les continents comme dans les iles, dans nos villes, nos villages, près de nos maisons, devant nos chalets à l’ombre des sous-bois, au soleil à l’est, à l’ouest, au nord et au sud.

Du statut d’immigrés, ils sont devenus indigènes. Tout leur convient, le sol, le climat, les embruns, l’humidité et l’amour inconditionnel que nous avons pour eux.

Certaines personnes les classent parmi les ``plantes de grand-mère``. Est-ce simplement parce que les grand-mères prennent le temps de se laisser émerveiller par tant de beauté offerte ?

Si l’entretien est vraiment très facile et ne réclame pratiquement aucun soin, une taille annuelle vous permettra d’améliorer significativement la floraison.

Sensation No 9 - La pivoine (genre Paeonia)

La Pivoine de nos jardins: somptueuse fleur aux pétales éclatants ou plante médicinale ? Les deux, car l’avoir près de nous enchante tant sa floraison est généreuse, changeante. Et ses vertus nourrissent depuis la nuit des temps, de la Grèce antique jusqu’à à la Chine impériale, l’espoir de ne plus souffrir.

La magie de la nature entoure cette nymphe éternelle: par sa corolle irridescente qui comme un prisme diffracte la lumière, elle attire les pollinisateurs, véritable guide à nectars. C’est le secret de sa beauté, qui par une journée au soleil dévoile sa parure éphémère.

Couper les fleurs fanées au-dessous de la tête pour éviter d’épuiser la plante. Les Pivoines hybrides sont très résistantes et ne nécessitent pas d’entretien; leur beau feuillage érigé disparaît en hiver.

Sensation no 10 – Fraise

Suave et sensuelle

La fraise, faux-fruit* adoré aux multiples bienfaits. Si la source de jouvence n’a pas été trouvée, ne se trouve-t-elle pas dans cette petite merveille, qui fait du bien à notre corps et a note esprit ?

Mariage fortuit d’un fruit venu du Chili et d’un autre originaire de Virginie, la fraise de nos contrées est mâle ou femelle et parfois même les deux à la fois !

Suave et sensuelle elle nous préserve et nous désaltère : croquez-la à volonté, jamais elle ne trahira vos lignes et ses vertus vitaminées et minérales préserveront votre jeunesse. Si vos yeux ne le voient pas, votre esprit vous le dira.

Sur votre fraisier, veillez à ce que la terre ne sèche jamais complètement entre deux arrosages. Nettoyez et désherbez bien autour d’elle : la fraise est jalouse et n’aime pas les intrus !

*Pourquoi est-elle un « faux-fruit » : botaniquement parlant, la fraise est un réceptacle charnu sur lequel sont disposés régulièrement des akènes dans des alvéoles plus ou moins profondes. La fraise est donc un polyakène ;-)

Sensation No 11 – Graminées (Pennisetum)

Pennisetum. Herbe sauvage aux fleurs en plumets, tu magnifies avec simplicité et finesse les plus modernes et le plus ancien des jardins. Entre ombre et lumière tu prospères, rustique et élégante. Éternelle de mouvements ondulants, tu es fille d’une famille nombreuse et... essentielle !

Dans la grande famille des Graminées (ou Poaceae) qui est la tienne, on te connaît quelque 12'000 parentes ! Du bord des océans au sommet des montagnes, des zones équatoriales jusqu’aux cercles polaires, vous couvrez plus de 40% de la surface de la terre. Vous êtes « tendance » et vous êtes essentielles : du blé au riz en passant par le maïs, vous êtes toutes les céréales qui nous nourrissent. Et vous êtes aussi toutes celles qu’on appelle communément les « herbes ».

Tolérante, rustique, robuste, elle donnera mouvement et élégance à votre jardin. Elle ne nécessite presque aucun soin après qu’elle ait été bien enracinée dans un sol léger et bien drainé.

Sensation No 12 – Ô abricot !

Fruit charnu et rebondi à la peau douce comme le velours, ton noyau - ou amande - tout comme ta chair si douce, si tendre, font le bonheur et la santé des humains depuis des millénaires ! On te connaît si bien chez nous, qu’on te croirait d’ici depuis toujours. Et pourtant…

L’arbre qui te donne vie, de la famille des Rosacées, est bien sûr connu sous le nom d’abricotier, mais on l’appelle aussi Prunier d’Arménie (Prunus armeniaca), une dénomination utilisée pour la première fois d’ailleurs par un naturaliste suisse: le bâlois Gaspard Bauhin (1560-1624).

C’est qu’il a fait un long chemin, l’abricotier : depuis sa Chine natale il y a plus de deux mille ans, il voyage lentement à travers l’Iran puis vers l’Arménie justement où il apparaît au 1er siècle avant notre ère pour être adopté par les grecs et les romains. Ce n’est que bien plus tard qu’il remonte d’Italie ou de Catalogne vers nos régions pour s’y établir vers le XVe siècle seulement.

Si les chinois utilisent ton amande pour soigner la toux et «traiter les gargouillis tonitruants (de l’intestin)» on te savoure ici tel quel, tout simplement ou en tartes, clafoutis et confitures. Et bien sûr encore distillé, notre fière spécialité :-) Ici comme ailleurs, donc : santé !

Sensation no 13 - Gingko

s’enfuir à tire-d’ailes

Si ton nom yínxìng signifie « abricot-argenté » en Chine - où le plus vieux des tiens est réputé avoir plus de trois mille ans - on te nomme parfois chez nous « arbre aux mille écus ».

Ce nom viendrait du fait qu’au XVIIIe siècle sous nos latitudes tu étais si rare et si convoité, que botanistes et jardiniers amateurs étaient prêts à dépenser des sommes folles pour te planter dans leurs jardins ! C’est aussi parce que tes feuilles deviennent jaune doré à l’automne et forment comme un tapis d’or à tes pieds.

Tes feuilles justement, sont uniques parmi les arbres : formées de deux lobes en forme de palmes, ou d'ailes de papillon elles n’ont pas de nervure centrale contrairement à la quasi-totalité des plantes modernes.

Car tu es très, très, très ancien Gingko : tu es le seul survivant de la famille des Ginkgoales, qui est apparue il y a plus de 270 millions d’années et qui a prospéré jusqu’aux grandes glaciations du quaternaire, où seule ton espèce Ginko bilboa a survécu.

On considère aujourd’hui que tu es un être vivant potentiellement immortel ; tu n'as pas de prédateurs naturels, ni de parasites ou de maladies et tu as survécu a tant d’événements – avec toi, face au destin, on croit pouvoir s’enfuir à tire-d’aile !

Sensation no 14 - chou décoratif

A ton propos, mon chou, il y a à la fois beaucoup et peu à dire.

Ton nom même est ambigu puisqu’il désigne certaines espèces, certaines sous-espèces ou certaines variétés de plantes appartenant généralement à la famille des Brassicaceae, qui comprend à elle seule trois mille deux cents espèces, mais aussi et encore... à d'autres familles botaniques.

Chou rave, - fleur, - chinois, - brocoli, - rouge, - frisé, - palmier, - pommé, - de Bruxelles, de Kerguelen, - de Milan; chou marin, - du désert, - de chien, - de vigne, - piquant ou même chou puant… on s’y retrouve et on s’y perd!

Symbole de fécondité - les garçons naissent dans des choux alors que les filles naissent dans des roses, selon nos légendes populaires - on te compare aussi à certaines oreilles (décollées - « feuilles de choux » , ou alors boursouflées - en « chou-fleur » ). Le moins que l’on puisse dire, mon chou, c’est que tu es poétique et que tu inspires: le grand Gainsbourg lui-même n’était-il pas « l’homme à la tête de chou »?

Pour toutes ces raisons, même quand tu n’es que décoratif, on t’aime. Oh! que oui mon chou!

Sensation no 15 - Gardenia

Ton parfum secret (m’enivre)

De l’anglais gardenia, le gardénia (en français), est un arbrisseau de la famille des Rubiacées. Il a été dédié par Carl von Linné* lui-même au botaniste, naturaliste, médecin et voyageur écossais Alexander Garden, qui décidément portait bien son nom!

Avec ses feuilles vertes brillantes et ses fleurs d'été blanches très parfumées, il est très répandu dans les jardins des climats chauds et subtropicaux. Cultivé en Chine depuis au moins mille ans, il a été introduit dans les jardins anglais au milieu du XVIIIe siècle et il est aussi utilisé comme plante d'intérieur dans les climats tempérés.

Dans le langage des fleurs, le gardénia symbolise la sincérité et son parfum, eh bien son parfum, sincèrement, nous enivre !

*Le suédois Carl von Linné (1707-1778), considérant que la connaissance scientifique nécessite de nommer les choses, a répertorié, nommé et classé systématiquement l'essentiel des espèces vivantes connues à son époque, en s'appuyant sur ses observations et sur celles de son réseau de correspondants, dont faisait partie Alexander Garden. On lui attribue aujourd’hui la paternité du concept de biodiversité.

Sensation no 16 - Cornus sanguinea

La teinte rouge sang de tes feuilles

Cornouiller sanguin, quel est le secret de tes vives couleurs ? Un pigment de la famille des anthocyanes, colorant naturel qui te confère les teintes rouge sang de tes feuilles à la fin de l’été. Exposées à la lumière du soleil tes branches elles-aussi prennent une couleur rouge brillant. Quant à ton écorce elle va du brun au gris verdâtre du côté se trouvant à l'ombre, et devient rouge strié de gris du côté exposé au soleil.

Tu es très présente dans notre pays, et si, contrairement à ton alter ego le cornouiller mâle, tes fruits ne sont pas comestibles, tes branches elles font le bonheur des paysagistes et décorateurs comme elles ont longtemps fait celui des vanniers.

Sensation no 17 – Monstera

Liane-moi sauvageonne !

Monstera, au nom d’origine incertaine – peut-être une dérivation du latin monstrifer, faisant référence à l'énormité de ses feuilles – est originaire des régions tropicales d’Amérique.

En anglais, deux de ses variétés, la monstera deliciosa et la monstera adansonii portent le nom commun de « Swiss-cheese plant » en référence aux trous de ses feuilles, comparés ici aux trous des fromages suisses, en particulier ceux de l’Emmental !Ses lianes qui peuvent grimper jusqu’à 20 mètres de hauteur, produisent des racines aériennes qui peuvent aussi rejoindre le sol pour s'y replanter, ce qui est évidemment rare en intérieur…

Et pourtant, Monstera est une plante domestique très populaire chez nous. Elle préfère une lumière indirecte vive et des températures de 20-30 °C. Sa floraison est rare mais on l’aime tout de même, car comme toute liane, elle créée des liens !

Sensation no 18 – Rose de Noël

Tu es la guerrière de mes neiges

Alors que le jardin s’endort doucement avec les premières gelées, la rose de Noël se réveille et déploie ses grandes fleurs immaculées. Elles se nuancent alors d’une palette allant du vert au pourpre en passant par le rose ancien. Elle fend la glace et magnifie les jardins en hiver.

Pour un développement optimal, les roses de Noël ont besoin d'un sol riche et perméable. L'automne est la période idéale pour la plantation. La terre encore chaude laisse suffisamment de temps à la rose de Noël pour s'acclimater au nouvel emplacement avant l'arrivée des premières gelées. Une fois plantée, elle assure elle-même sa multiplication.

Sensation no 19 – Beaucarnea, pied d'éléphant

Succulent, Jean-Baptiste !

C'est une histoire belge : Jean-Baptiste Beucarne (1770-1827) était producteur de succulentes. Ce belge collecta le premier les fleurs de cet arbre que l’on nomme aussi « pied d’éléphant » ou « arbre bouteille » et c’est ce qui lui valut l’honneur qu’un autre belge, l’officier colonial Charles Lemaire nomme cette plante Beaucarnea en 1861.

Cet arbuste est dit xérophyte (du grec xêros = sec et phuton = plante), c'est-à-dire qu'il est adapté aux milieux secs et qu'il peut résister à un grand déficit d'eau, car la base de son tronc, en forme de bonbonne, constitue une réserve d'eau. Sa croissance est lente et Beaucarnea peut atteindre jusqu'à 8 mètres de haut.

Depuis une étude de la NASA en 1980, le Beaucarnea est considéré comme une plante dépolluante : elle réduit la pollution causée par les composants chimiques des produits d’intérieur, comme les peintures, produits d'entretien, solvants etc. Une excellente raison d’inviter Beaucarne à la maison !

Sensation no 20 – Ilex Aquifolium Ingramii

Dans nos forêts, à l’arrivée de l’hiver quand les feuilles tombent et que la neige recouvre nos montagnes, le houx brille de sa parure étincelante. Recouvert de baies rouges, il est le roi pour un instant. Les oiseaux lui font honneur, friand de bonheur en faisant agiter ses branches.

Attention, les fruits sont légèrement toxiques. Ne laissez pas la neige sur les branches, balayez-la avant que son poids ne les casse.